Les bienfaits d’une alimentation enrichie en acides aminés sont multiples pour les vaches, mais aussi pour l’éleveur. Couvrir les besoins en méthionine et en lysine, c’est agir sur le plan de la santé comme de la production laitière.
Les termes “méthionine” et “lysine” vous plongent dans de vagues souvenirs d’école ? Sans doute car, depuis la seconde moitié du vingtième siècle, on connaît l’importance fondamentale de ces deux acides aminés en nutrition animale. Séance de rattrapage !
Les acides aminés sont les “briques de construction” de l’ensemble des protéines du vivant. Ils sont partout et notamment dans les fourrages. Lorsqu’une vache mange, le rumen désassemble les protéines des végétaux, trie les acides aminés, puis les recombine à sa façon pour fabriquer d’autres protéines qui répondent aux besoins de son organisme.
Pas moins de 20 acides aminés entrent en jeu dans ce mécanisme. Si la méthionine et la lysine sont les plus connues, c’est parce que ce sont les deux qui viennent à manquer en premier quand l’organisme des ruminants cherche à recombiner une protéine. Pour une raison simple : les rations distribuées n’en contiennent jamais assez.
Ce déficit en acides aminés peut avoir des conséquences sur la santé des vaches. La période peri-partum est particulièrement critique. Pendant le premier mois après la mise bas, l’ingestion couvre à peine 80 % des besoins en énergie. L’animal doit puiser sur ses réserves adipeuses. Il est alors indispensable que le foie reçoive les nutriments essentiels pour limiter les maladies métaboliques comme la cétose. Les acides aminés jouent un rôle-clé dans ce “challenge hépatique”.
La méthionine intervient par ailleurs dans la réduction du stress oxydatif, source du vieillissement des cellules. Elle améliore aussi l’immunité générale en boostant l’action des macrophages. Ces effets favorisent le bon déroulement de l’involution utérine et un bon démarrage en lactation.
Synonyme pour l’éleveur de frais vétérinaires moindres, un bon fonctionnement du métabolisme aura également des répercussions sur la production laitière. D’autant plus que le lien entre acides aminés et synthèse du lait est avéré : la lysine influe sur le volume, la méthionine sur la quantité de protéines du lait (TP et MP). L’INRAE l’affirme : “98 % des protéines du lait sont synthétisées dans la glande mammaire à partir des acides aminés”.
Pendant l’hiver 2018-2019, plusieurs organismes dont l’INRAE ont procédé à une expérimentation dans cinq élevages laitiers de l’ouest de la France (1) avec pour objectif de comparer différentes rations dont certaines enrichies en acides aminés. Résultat : une hausse moyenne de 0,6 kg de lait par vache et par jour, + 0,5 g/kg de TP et + 39 g/kg de MP/VL/j en faveur des rations complémentées.
Au-delà de l’enjeu santé, l’intérêt économique est clair : un point de TP supplémentaire représente un gain d’environ 6,6 €/1 000 l. Pour une vache en lactation, un rééquilibrage en acides aminés de la ration permet ainsi de gagner 1,4 point de TP, soit 10 € de recette pour 4 à 5 € d’investissement.
Davantage étudié chez les laitières, le rôle positif des acides aminés se révèle aussi chez les vaches allaitantes et bovins à l’engraissement. Immunité, fonctionnement du foie, croissance, tous les ruminants font face aux mêmes défis. Les acides aminés les aident à mieux les relever.
(1) “L’amélioration de l’équilibre en Lysine et Méthionine permet de réduire l’apport de tourteau de soja sans altérer la production des vaches laitières de 5 élevages de l’ouest de la France”, G. Trou (Chambres d’agriculture de Bretagne), Y Mathieu. (Seenovia), P. Faverdin, S. Lemosquet (INRAE) et al.
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