Convaincu par l’intérêt des acides aminés ? Yvelyse Mathieu, consultante nutrition chez Seenovia, rappelle les fondamentaux pour bien démarrer. Une démarche qui nécessite de se pencher sur l’efficacité de la protéine.
« On peut ajouter tout ce qu’on veut, si le fonctionnement ruminal n’est pas optimal, ça n'aura pas l’efficacité attendue », pointe Yvelyse Mathieu, consultante nutrition chez Seenovia. « Il y a d’abord besoin d’azote dégradable, sans excès, pour valoriser l’énergie fournie au rumen. »
L’experte rappelle que l’introduction d’acides aminés nécessite donc de veiller à l'équilibre de la ration de base. « Pour faire simple, les performances de l’animal sont conditionnées pour un tiers par l’ingestion, un tiers l’azote et un tiers l’énergie. Ce sont les besoins de base à couvrir. »
« Rappelons aussi qu’une protéine, dans sa structure biochimique, est une série d’acides aminés accrochés les uns aux autres par des liaisons énergétiques », poursuit la nutritionniste. « Il est donc nécessaire d’apporter la protéine en cohérence avec l’énergie. »
Si apporter de la protéine en quantité suffisante est nécessaire, gare à ne pas tomber dans l’excès inverse. « En rajouter entraîne toujours une petite hausse de production », admet Yvelyse Mathieu. « Mais l’efficacité de la protéine baisse, engendrant un coût économique et énergétique. »
Tous les élevages peuvent-ils se lancer dans une démarche acides aminés ? « Oui, affirme Yvelyse Mathieu, à condition d’être en cohérence dès le départ. Un troupeau qui produit 15 kg de lait parce qu’il consomme des mauvais fourrages est limité par la digestibilité de la ration plus que par son profil en acides aminés ! A l’inverse, celui qui produit 40 kg en surdosant la protéine, avec le coût que cela implique, doit peut-être d’abord en ajuster la quantité et la qualité pour améliorer l’efficacité. »
Sur ces rations ajustées en protéine et énergie, l’effet des acides aminés rumino-protégés sera d’autant plus visible. Toutes les rations sont déficitaires en méthionine et en lysine digestibles et l’efficacité est, par nature, affectée par ce déséquilibre.
Impliquée dans le projet inter-régions SOS Protein, la nutritionniste a suivi plusieurs élevages engagés dans un programme de réduction de la part de tourteau de soja au profit d’un rééquilibrage en acides aminés.
« Le protocole testé consistait à retirer 500 g de correcteur azoté équivalent soja pour le remplacer par 500 g de céréales ou équivalent concentré énergétique, complémentés en méthionine et en lysine rumino-protégées », détaille-t-elle. Résultats moyens mesurés : + 0,6 l de lait et + 0,5 g/kg de TP. Avec de la variabilité faut-il toutefois préciser.
Ce rééquilibrage s’avère d'autant plus efficace sur des rations naturellement pauvres en méthionine, type rations hivernales à dominante ensilage de maïs. « Il fonctionnera sur des rations avec moitié d’ensilage d’herbe de bonne qualité ou du foin, mais la complémentation étant un peu plus riche en méthionine, l'effet pourrait être moins marqué », conclut Yvelyse Mathieu.
À ce titre, le logiciel de rationnement Rumin’Al® (construit entre l’Inrae et les Entreprises de Conseil en Élevage à la suite des nouvelles normes Inra 2018) permet de chiffrer les apports en chaque acide aminé de la ration et l’impact sur le TP de la supplémentation en méthionine et lysine.
Les acides aminés libres sont largement dégradés par les microbes du rumen. Pour qu’un rééquilibrage soit efficace, ces acides aminés doivent être impérativement rumino-protégés. KESSENT® et LysiGEM™ sont des sources de méthionine et lysine rumino-protégées et digestibles. Leur efficacité scientifiquement prouvée est un gage pour équilibrer les rations et assurer les performances techniques et économiques.
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